vendredi 13 1974

Chronique historique de Mousson 1er Partie


On ne peut pas parler de Pont-à-Mousson sans parler de Mousson le berceau de la ville puisque tout ce décida sur cette colline ou jadis un château y était bâti. C'est pourquoi je vais vous transcrire un document, par épisode, que j'avais acquis il y a bien longtemps et qui raconte l'histoire palpitante de Mousson. Le document que j'ai en ma possession a été rédigé par L'association des Amis du vieux Mousson. Cette association a pour objet de sauvegarder et de valoriser le patrimoine historique de Mousson. En particulier, ce qui subsiste des ruines historiques, restaurer ce qui peut l’être, protéger le site, faire connaître l’intérêt du lieu au moyen de publications et de visites guidées. Les membres de l’association effectuent aussi des visites de sites dans les environs pour découvrir l’histoire régionale.



Au sommet d'une colline isolée, dominant Pont-à-Mousson et les vallées de la Moselle et de la Seille, se dressent les ruines d'un important château-fort; c'est Mousson, dont il est toujours intéressant de raviver l'histoire.

MOUSSON A L'ÊPOQGE GALLO-ROMAINE

Dans l'enceinte des ruines, il a été découvert à maintes reprises des fragments de pierres taillées, des tuiles à rebords, des débris de poteries ou de bijoux, des bronzes, des fibules, qui révèlent que le lieu était habité à une époque fort reculée.

Mais n'allez pas en déduire qu'il y avait là une vaste agglomé­ration : les gaulois, puis les romains, avaient fortifié dans nos proches environs Metz et Scarponne, et se contentaient entre ces deux villes de petits postes militaires pour la surveillance des routes et des gués; la voie romaine Langres-Metz, très fréquentée, passait dans la forêt de Facq, au pied de la colline.
Que signifie le nom de Mousson ?

Certains y voient une déformation de "Mons Io", c'est-à-dire Mons Jovis, Mont de Jupiter; mais Rome, dans les pays qu'elle avait conquis, ne galvaudait pas les noms de ses grands dieux, et ne tolérait généralement à l'usage des occupés que des dieux de catégorie inférieure, créés spécialement pour eux.

Les plus anciens textes qui parlent de Mousson, au 10e siècle, l'appellent « Castrum Montionis », puis les mots Monçon et Mousson apparaissent au 13e siècle, pour se perdre ensuite en toutes sortes de variations, au gré des copistes.

Deux diplômes de l'Empereur Othon, datés de 935 et de 943, confèrent au profit de l'abbaye de Gorze un privilège sur un franc­ alleu à Monsio, renouvelant celui précédemment accordé par Angil­ rand, évêque de Metz, mais les historiens croient en général qu'il s'agit du Montsec, colline dominant la plaine de Woëvre, et qu'on appelait aussi à cette époque Monsio ou Mosio; en effet, l' Abbaye de Gorze y possédait des droits.

On nous dit bien qu'au 18e siècle un certain abbé Garnier aurait découvert sur le flanc de Mousson un autel portant l'inscrip­tion "Mons lo", et qu'il en aurait offert un dessin au roi Stanislas ; mais on n'a jamais retrouvé ni l'autel ni la copie.

Une autre interprétation, qui paraît fort tentante, voudrait que le nom de Mousson vienne de « Moson », le mont dominant la Moselle, Mosella, la petite Meuse, à l'image de Mouzon, dans les Ardennes, qui serait le mont de Mosa, la Meuse. Des textes et des cartes des 14e et 15e siècles n'appellent-elles pas Pont-à-Mousson " Pont à Moson " ?

LES COMTES DE MOUSSON

Mais voici les grands moments de Mousson, assez obscurs à l'origine reconnaissons-le.

Nous ne savons pas quand le château est né, mais nous con­naissons son premier acte de décès : l'historien Flodoard, de Reims, nous apprend en 948 que le château vient d'être détruit par les évêques lorrains, alliés de l'empereur Othon.

On reconstruit bien vite, et le château passe de mains en mains, au gré des traités, à Frédéric de Bar, à Adalbéron, évêque de Verdun, à Conrad de Bourgogne ; en 1043, nous voyons mentionné pour la première fois un comte de Mousson et de Bar, Louis de Montbéliard ; a-t-il pris ce titre de son chef ou de celui de sa femme, Sophie de Bar ? Les historiens en discutent encore.

En tous cas, c'est de Louis et de Sophie qu'est issue la seconde tige de la maison de Bar. Il y eut 18 comtes de Mousson et de Bar, "cornes Montionis et Barii", ainsi qu'ils se sont qualifiés du 11e au 14e siècles. Les onze premiers habiteront le château de Mousson, le 12e comte, Thibaut II, séjournera surtout au château de Pont-à­ Mousson, qu'il avait fait construire en 1255 au bord de la rivière, à l'emplacement de la future caserne, et ses successeurs imiteront son exemple.

Ce fut la fin des heures douces du castel de Mousson, des fêtes, des cours d'amour :


"Reste, chevalier, je te donnerai L'opale magique et l'anneau doré,

Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune, Ma robe tissée au clair de la lune."

Mais, hélas pour les belles dames du temps jadis, nos comtes, comme tous les seigneurs du Moyen-Age, n'entendirent pas se confiner constamment entre les murs de leur château ; ils étaient en général d'humeur belliqueuse et se lancèrent dans les grandes aventures guerrières de l'époque ; quatre participèrent aux croisades, et deux moururent en terre sainte, Henri Ier et Henri II ; plusieurs combattirent aux côtés du roi de France. Leur activité en tous pays fit que, sur les 18 comtes de Mousson et de Bar, deux seulement furent enterrés dans leurs châteaux, Renaud Ier à Mousson et Henri IV à Bar.

Le 1er comte, Robert Ier, devint en 1354 premier duc de Bar et premier marquis de Pont-à-Mousson.

Les comtes, en raison de leurs absences fréquentes, se faisaient remplacer par des capitaines-chatelains ; le premier de ceux-ci fut Guérin, de Jézainville, en 1220; il y eut 21 chatelains, le dernier étant Jean Cottignon en 1620.

Des prévôts furent institués à Mousson à partir de 1250 ; leurs fonctions consistaient à rendre la justice, assurer l'ordre, percevoir les impôts, commander les postes de guet, surveiller les forêts ; leur autorité s'exerçait sur une quinzaine de villages des alentours.

A suivre...

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