L'Abbaye des Prémontrés

L'abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson, connue aussi sous le nom de Sainte-Marie-Majeure, est un vaste bâtiment du 18e siècle situé dans le quartier Saint-Martin, en bordure de la Moselle à Pont-à-Mousson, dans le département de Meurthe-et-Moselle. Anciennement occupée par l'ordre des Prémontrés, l'abbaye est aujourd'hui un centre culturel de la région Lorraine.

Cette abbaye (église, grand escalier, bibliothèque, salles ouvrant sur le cloître, réfectoire et cloître) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 juillet 1910. L'autre partie (séminaire) de l'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 septembre 1919.
HISTOIRE :

À la suite de la décision de l'abbé de Sainte-Marie-au-Bois, Servais de Lairuelz, de transférer son abbaye à Pont-à-Mousson, une première abbaye fut construite au début du 17e siècle sur l'emplacement actuel, à proximité de l'université fondée par les Jésuites. De cette première abbaye, il ne reste qu'un porche, un arc et deux portails de style Louis XIII.



Les travaux de l'abbaye actuelle ont commencé en 1705, sous le règne de Léopold Ier, duc de Lorraine et se sont terminés en 1735. Thomas Mordillac, architecte classique, fut chargé de la conception de l'abbaye. L'architecte Nicolas Pierson prit le relais. Ces deux architectes étaient eux-mêmes Prémontrés. Entre-temps la réforme de l'ordre des Prémontrés, dite aussi Réforme de Lorraine, initiée par l'abbé Servais de Lairuelz s'est propagée en France. Au moment de la construction, l'abbaye de Sainte-Marie-Majeure est la maison mère de la congrégation prémontrée de l'antique rigueur, soit une quarantaine d'abbayes, qui a peut-être contribué financièrement à la réalisation de cet édifice. L'abbaye fut partiellement détruite en 1771 par un incendie. En 1792, les Pères Prémontrés furent expulsés.
Au 19e siècle, l'ancienne abbaye abrita le Petit Séminaire diocésain ; elle servit d'hôpital pendant la guerre franco-prussienne de 1870.


Après 1906, elle devint la propriété de la ville de Pont-à-Mousson et sert de nouveau d'hôpital entre 1912 et 1944. Elle a été à nouveau détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet pour libérer le passage sur la Moselle en septembre 1944, le général Patton fait bombarder la ville tenue par les blindés allemands. Un incendie ravage la bibliothèque et une grande partie des bâtiments dans la nuit du 3 septembre dont une fresque représentant la Cène due au peintre Joseph Gilles. L'abbaye resta ensuite à l'abandon durant plusieurs années.
La reconstruction de l'abbaye ne débuta qu'en 1957 et se poursuivit jusqu'en 1974, quand il fut décidé de faire des Prémontrés un centre culturel lorrain à l’image de l’abbaye de Royaumont. Le Comité régional de tourisme de Lorraine y a notamment son siège.

Considéré comme un des grands ordres religieux du Moyen-âge avec les Cisterciens et les Bénédictins, l'ordre des Prémontrés, fondé par Saint Norbert en 1121 près de Laon, dans le département de l'Aisne, a vivement contribué à l'histoire religieuse et spirituelle de la Lorraine jusqu'au XVIIe siècle.

De la petite abbaye Sainte-Marie-aux-Bois, située à une dizaine de kilomètres de Pont-à-Mousson, est née la grandiose Sainte-Marie-Majeure dès le début du XVIIe siècle, grâce à Servais de Lairuelz. Abbé prémontré de Verdun et réformateur de l'ordre, il fut aidé par les Jésuites de Pont-à-Mousson qui avaient fait de la ville, grâce à leur université, une cité religieuse et intellectuelle qui devint très vite un bastion de la foi catholique. L'abbaye, telle qu'on la connaît aujourd'hui, a été édifiée dès 1705 sous le règne du duc Léopold 1er de Lorraine par l'architecte d'inspiration classique, Thomas Mordillac, qui en posa la première pierre. En Lorraine, la vie religieuse et intellectuelle est très intense. À la mort du duc Stanislas en 1766, l'édit royal qui rattache le duché à la France supprime la Compagnie de Jésus. C’est le déclin de la plupart des communautés religieuses de la ville.


A droite de l'image : l'Abbaye des Prémontrés



Peu après, la Révolution provoque la fermeture de tous les couvents de la cité. Seule ou presque, l'Abbaye des Prémontrés survit. Au XIXe siècle, l'évêché de Nancy y installe un petit séminaire qui quitte l’abbaye en 1906, à la suite de la loi de séparation de l'Eglise et de l'État.
Pour en savoir plus, Pierre Lallemand historien local (1928 -2012) à écrit un livre sur le sujet que l'on peut consulté ICI

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