Texte basé sur le travail des recherches personnels de Philippe Brocherez de Gueldre de l'Atelier du Patrimoine.
Projetons-nous dans le passé et allons-nous promener dans la Rue Gambetta... Dans cette rue, un petit bâtiment qui ne paye pas de mine et que certains d'entre nous connaisse pour y avoir prêté attention et que d'autres ne voient même pas parce que trop pressé par la vie, se trouve une petite maison maison est adossées à l'Eglise St-Martin et coincée contre le mur de l'ancienne bibliothèque des Jésuites. Cette petite maison était en fait la dernière échoppe qu'il reste et qui fut construit du temps des Jésuite, époque du moyen-âge. La rue St-Martin que l'on connait aujourd'hui n'existais pas et l'axe principale était la Rue du Camp. Les maisons sont bâties dans la continuité du Pont et s'adosse à l'Eglise et on pouvait accéder à l'Université par un passage voûté. Comme nos petites galeries marchandes, ces échoppes étaient les unes contre les autres encastrées dans les contreforts de l'église. Les propriétaires de l'époque étaient les Jésuites et ceux-ci loués les fonds de commerce à celui qui souhaitait ouvrir un commerce. Il y avait au total huit échoppes dont un imprimeur, des barbiers et perruquiers, des cordonniers et des tailleurs d'habits. La seule échoppe qui est parvenu jusqu'à notre époque porte toujours le N°19, son ancien numéro de voirie de l'époque des Jésuites. Il est évident qu'aujourd'hui on a du mal à imaginer huit échoppes à cet endroit qui parait très exigu et pourtant, les surfaces commerciales n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui.
Entre le milieu du 19e siècle, jusqu'en 1925 ce fut la même famille qui posséder ce bâtiment, il s'agit de la famille Emmerick. Le père, Joseph Emmerick est né en 1837 à Pont-à-Mousson et fut perruquier puis coiffeur. Il changera de métier pour vendre des articles de pêche et c'est en 1905, qu'il deviendra bimbeloterie (Fabrication ou commerce de bibelots), jusqu'à sa mort. Le bâtiment fut racheté par la ville en 1988 et fut complétement restauré. Aujourd'hui le bâtiment abrite l'association Sesame, service d'aide aux personnes en recherche d'emploi et ceux depuis 1999.
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En 1890 c'était installé au numéro 17, qui existait encore, c'est à dire juste avant notre dernière échoppe, un marchand de parapluie, qui remplaçait une marchande de fruit qui était installée à ce numéro, Mme Marguerite Gée. A l'emplacement de notre dernière échoppe au n° 19 s'était installé un cordonnier, M. Renaud Émile qui exerça son activité a compter de 1930 et qui perdura durant bien des décennies. D'après les souvenirs de certains habitants de la commune, il y aurait eu après la deuxième guerre mondiale, une famille qui demeuré à cet emplacement et qui aurait été sonneur de cloche. D'autres se souviennent qu'il y aurait eu un café tabac tenu par la famille Gaire, puis ils auraient déménagé dans un fond de commerce en face, près d'une boulangerie qui se trouvée juste à côté.
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Sur le cadastre de 1827, trois échoppes sont encore existantes. Le numéro 17, juste avant, est resté jusqu'en 1886. Les maisons accolées au pont ont disparues après la première Guerre Mondiale, lors de l'élargissement du pont et de la chaussée. On remarquera aussi que la Rue Gambetta au 19e siècle portait le nom de "Rue de la Frontière". Cette nomination pourrait s'expliquer du fait que les frontières avec l'Allemagne n'était pas très éloigné de Pont-à-Mousson du fait que l’Alsace et la Moselle était à l'époque encore Allemande.