Fondation de la ville : Moyen âge
Dans l'Antiquité, la principale voie commerciale franchissant la Moselle était située plus au sud, au niveau de Dieulouard (à l’époqueScarpone). Ce pont précurseur disparut sans laisser de traces.
Les comtes de Bar, qui aux 12ème et 13ème siècles, ne possédaient que peu de territoires autour de Mousson, se mirent rapidement, au cours du 13ème siècle, en possession du pont sur la Moselle.
Ce lieu de passage sur la rivière, l’un des rares entre la principauté épiscopale de Toul, Nancy capitale des ducs de Lorraine et la principauté épiscopale de Metz, vit se développer un début d'agglomération relativement modeste. Vers 1217 une Maison-Dieu, confiée à l'ordre des Antonistes, est installée sur la rive droite sous le nom de « la ville du pont Saint-Antoine »
Ce n'est qu'à partir du règne du comte Thiébaut II de Bar que la ville allait véritablement prendre son essor. En effet, ce dernier fonda sur la rive droite, le 20 avril 1261, la ville-neuve de Pont-à-Mousson, affranchissant la ville à la loi de Beaumont. Pont-à-Mousson allait, dès lors, prendre une place majeure dans les possessions des comtes, puis ducs de Bar. Effectivement, la ville, qui s'entoure de remparts, devient l'une des principales places commerciales du Barrois.
La ville qui comprenait quatre paroisses : Sainte-Croix, Saint-Laurent et Saint-Jean sur la rive gauche, (diocèse de Toul) et Saint-Martin sur la rive droite (diocèse de Metz), avait à sa tête un maire, sept échevins et quarante jurés.
En mars 1354, l’empereur Charles IV érigea la seigneurie de Pont-à-Mousson en marquisat au profit de Robert Ier de Bar. Charles IV éleva encore, en 1372, la ville au rang de cité. Élévation honorifique, qui modifia le titre des officiers municipaux et changea le nom des portes de la ville.
Pont-à-Mousson est ensuite donné en apanage à divers princes de la maison de Bar, suivie par la maison d’Anjou (qui hérite du Barrois en 1430), puis par la maison de Lorraine (qui hérite du Barrois en 1480). À cette date, Duché de Bar et duché de Lorraine sont gouvernés par le même souverain jusqu'à leur annexion par la France en 1766 et le titre de marquis de Pont est parfois concédé au prince héréditaire de Lorraine, fils aîné du duc et héritier du duché.
Pont-à-Mousson dans les grandes lignes
Temps modernes :En 1572, le duc de Lorraine Charles III et son cousin, le cardinal Charles de Lorraine y fondent une université. Université confiée aux jésuites par le pape Grégoire XIII régige une bulle pontificale, le 5 décembre 1572. La bulle répond à la demande du duc Charles III de Lorraine et de son cousin, Charles de Lorraine, cardinal de Lorraine-Guise, qui souhaitent la présence d'une solide institution académique dans le duché de Lorraine. D'après la bulle l'université de Pont-à-Mousson est établie «pour dissiper le brouillard ténébreux de l'ignorance et la peste des hérésies ». L'institution est entre les mains des Jésuites depuis déjà quelques années. Aux portes de l’Allemagne protestante, encore terre d’Empire en passe de basculer dans le giron français, le pays Mussipontain et le duché de Lorraine en général prenaient ainsi position dans les guerres de religion et la contre-réforme. C'est une création tridentine qui s'inscrit dans le projet du Saint-Siège de créer une « dorsale catholique » dans les pays d'« entre-deux » (axe lotharingien).
Au 17ème siècle, l’université de Pont-à-Mousson se développa rapidement pour compter jusqu’à 2100 étudiants. Cette université comptait quatre facultés : théologie, arts, droit et médecine. Des étudiants venus de toute l’Europe occidentale et centrale viennent y parfaire leurs études. Une rivalité oppose alors la rive droite (quartier Saint-Martin sous la houlette des jésuites) à la rive gauche (quartier Saint-Laurent réputé plus « chahuteur »). Ces divergences atteignent leur paroxysme lors de la violente querelle des imprimeurs, visant à savoir s’il fallait dire « Ponti Mussoni » ou « Mussiponti ». C’est cette dernière qui triompha, et les habitants du Pont sont désormais appelés les Mussipontains.
En 1626, sous l'égide de la comtesse-douairière de Haraucourt est fondé sans difficultés particulières le premier couvent de l'ordre de la Visitation des Duchés. La mère Jeanne de Chantal vient en personne visiter cette nouvelle fondation et confie la vie spirituelle de ses filles au père Pierre Fourier, curé de Mattaincourt, réputé pour la sainteté de sa vie.
La ville au 18ème et 19ème Siècles :
La Lorraine et le Barrois devenus français, la guerre de Trente Ans ayant atteint gravement la prospérité de la ville et celle de l'Université, cette dernière est transférée en 1768 par Louis XV à Nancy au grand dam des mussipontains. La ville ne conserva qu’un collège et une Ecole royale militaire de renom, créée par Louis XVI Pont-à-Mousson continue cependant de rayonner dans les arts à travers une imagerie réputée qui rivalise longtemps avec celle d'Épinal. Une fabrique de papier mâché contribua également au développement culturel de la cité. Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.L'arrivée du chemin de fer en 1850 et la découverte du minerai de fer en 1856 favorisent l'expansion de la ville. La création de la société Anonyme des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson permet à la ville un développement sans précédent. La ville est occupée en 1814 et 1815.Le 12 août 1870, durant la guerre de 1870, la ville est le théâtre de sévères combats de rue entre un détachement prussien et deux escadrons du 1er chasseurs d'Afrique. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, l'abbaye des Prémontrés sert d'hôpital.
Le traité de Francfort fait de Pont-à-Mousson une ville frontière qui va désormais jouer un rôle militaire et voir ses casernes se peupler de hussards, de dragons, de chasseurs à pied et verra passer les lieutenants Charles de Foucauld et de Lattre de Tassigny.Le quartier de Boozville est créé vers 1870 à l'emplacement d'un ancien casernement prussien. Les bâtiments sont d'abord loué aux ouvriers immigrés de la Lorraine occupée. Il est au fur et à mesure transformé et des maisons de plain-pied, en bandes parallèles, sont construite jusque dans les années 1930.
La ville au 20ème siècles :
Pont-à-Mousson et sa région furent le lieu de redoutables et tragiques combats durant la Première Guerre mondiale. Lors des bombardements de la ville par les Allemands, la population intra-muros descend à moins de cinquante habitants, la plupart des citadins préférant se mettre hors de portée des batteries impériales. Les artilleurs allemands, postés depuis les hauteurs de Bouxières-sous-Froidmont, donnent du canon grâce aux indications d'un ballon observateur surplombant la vallée. Par la suite, le front se déplace plus à l'ouest. Les combats et batailles du Bois-le-Prêtre, de la Croix des Carmes, du signal de Xon, du Grand-Couronné, de la Haute Meurthe évoquent les terribles batailles entre soldats français et allemands. Le cimetière du Pétan nous rappelle le prix payé par les belligérants durant cette guerre. La ville a reçu de la main du président Raymond Poincaré, en 1921, la Croix de guerre 1914-1918 avec palme et peu après, du député Désiré Ferry, la croix de la Légion d'honneur. L'association « Les loups du Bois-le-Prêtre » maintient le souvenir des combats de la région de Pont-à-Mousson, et au Bois-le-Prêtre en particulier. Le nouveau monument de la Croix des Carmes conserve dans le béton les fragments en bois de l'ancienne croix. Le kiosque qui trônait au centre de la place Duroc avant-guerre est remplacé par la fontaine actuelle, qui participe au cachet de ce lieu central de la ville. Pont-à-Mousson fut à nouveau gravement endommagée en 1944, avant d’être libérée par la 80e division américaine, de la troisième armée du général Patton, aidée par une résistance locale active. Le second conflit mondial voit la ville essuyer de nouvelles mises à mal de son patrimoine, telle la destruction de la chapelle Jeanne d'Arc à Mousson soufflée par les bombardements américains, mais aussi l'incendie de la bibliothèque des Prémontrés, qui comportait encore de nombreux ouvrages reliés. Le pont est démoli par les Allemands en 1940, remplacé par une passerelle puis redémoli en 1944.La ville est titulaire de la Croix de guerre de 1939-1945 avec étoile d’argent.