Je ne suis pas historien, mais un Musipontain passionné qui, ayant dû quitter sa ville natale pour le travail, entretien avec elle un lien indéfectible. Ce blog est né de cet attachement et rassemble des faits historiques, des photos d'époque et des anecdotes glanés au fil de longues recherches et dans mes archives personnelles. Bien que je ne vive plus sur place, je reste informé via L'Est Républicain et la page Facebook "Tu es de Pont-à-Mousson si...". Si vous êtes le propriétaire légitime d'une photo que j'utilise, contactez-moi et j'y apposerai votre nom ou la retirerai. Tenir ce blog est un loisir chronophage mais passionnant. Si vous l'appréciez, n'hésitez pas à le partager pour faire rayonner Pont-à-Mousson et son histoire, notamment celle de son université, transférée à Nancy il y a des siècles. Si vous avez des documents ou des anecdotes à partager, vous êtes les bienvenus pour contribuer. Vous pouvez me contacter à cette adresse : pont.a.mousson@outlook.fr. Merci d'être passé et à bientôt.

dimanche 26 1970

L'homme nu de Pont-à-Mousson

J'ai trouver dans le supplément de l'Est Républicain daté du 22/10/1893 un fait divers qui vaut la lecture car il est quand même rare d'avoir ce genre d'histoire dans les journaux surtout à l'époque.
Dans la soirée du 16 octobre 1893, aux alentours de 19h00, un événement insolite se déroulait sur les routes de Pont-à-Mousson. Monsieur R., un boulanger respecté de la localité, revenait d'une tournée de livraison de pain dans la commune voisine d'Atton. Ce qui aurait dû être un retour paisible s'est transformé en une expérience terrifiante.

Un individu, entièrement nu, a commencé à suivre le boulanger. L'homme dénudé semblait avoir une envie irrépressible de grimper dans la charrette de Monsieur R., probablement dans l'intention de retourner à Pont-à-Mousson. Mais notre boulanger, craignant pour sa vie et son argent durement gagné, a fait galoper son cheval pour empêcher l'homme de monter dans son véhicule.

Arrivé à la porte de Metz, Monsieur R. a rapidement informé les employés de l'octroi de la situation. Ces derniers ont immédiatement rapporté l'incident au bureau de police. Il n'a pas fallu longtemps aux forces de l'ordre pour retrouver et arrêter l'individu. Il a été conduit à l'hospice de Pont-à-Mousson pour une évaluation de son état mental.

L'homme nu s'est avéré être Monsieur Charles Guillemaux, âgé de 34 ans, qui vivait seul depuis de nombreuses années. Cet incident soulève des questions sur la perception de la folie au XIXe siècle. À cette époque, les médecins tentaient d'identifier les différentes pathologies et multipliaient les thérapies. Les "aliénés" étaient soignés dans des "asiles" spécialement conçus pour eux, suscitant un grand intérêt et attirant les curieux. Les cours donnés par des spécialistes renommés comme Charcot à la Salpêtrière connaissaient un succès important.

Inspirés par les observations médicales, les auteurs réalistes et naturalistes ont multiplié les œuvres dont les personnages constituaient une véritable nomenclature psychiatrique. Le roman populaire, quant à lui, mettait en scène des folies meurtrières ou des internements abusifs. Cet incident, aussi bizarre soit-il, est un rappel de la complexité de la condition humaine et de notre compréhension toujours en évolution de la santé mentale.



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